LYON 1ère

LE TÉLÉTRAVAIL, UN PROCÉDÉ QUI DEMANDE UNE ORGANISATION DIFFÉRENTE ET ADAPTÉE

Emmanuel Rivals

Emmanuel Rivals

Télétravailler, ou ne pas télétravailler ? À l’heure où le retour en présentiel se dessine, des entreprises ont déjà tranché en faveur du travail à la maison. Émilie Legoff, Présidente de Troops, était l’invitée du Grand Direct, ce 15 juin, pour en parler.

Avec la troisième étape du déconfinement, les mesures en matière de télétravail s’assouplissent et le retour en entreprise se fait progressivement. Le télétravail n’est plus obligatoire à 100 %, mais il ne doit pas disparaitre. Alors que certains espèrent un retour aux bureaux, d’autres coupent la poire en deux, et optent pour une demie-semaine en entreprise, l’autre moitié chez soi. Du côté de la startup Troops, Émilie Legoff a opté pour une transition totale en télétravail. « J’ai décidé de passer en télétravail à 100 % en septembre dernier. »

Une décision qu’elle n’a pas prise sur un coup tête, bien au contraire. « Comme tout le monde, début mars (2020) nous sommes passés en télétravail. Autour de la mi-mai, nous avions tout mis en place pour un retour en présentiel, mais personne n’est revenu« , lance-t-elle en rigolant. Mais ne vous y méprenait pas, ce n’est pas une blague. « Finalement, ils étaient très bien en télétravail. J’avais tout de même gardé les locaux en juillet-août, mais personne n’est venu, alors j’ai décidé de ne plus les louer, pour ne plus avoir à payer des locaux vides. »

Un héritage de la crise qui, finalement, a ses bons et ses mauvais côtés. « On gagne en temps de travail, en temps de confort. Mes collaborateurs m’ont dit qu’ils sont plus aptes à mixer leur vie professionnelle et personnelle. Par exemple, ils ont plus de temps pour déjeuner avec leur partenaire et leur enfant le midi, ce qui est compliqué quand il faut prendre en compte un trajet. » Mais évidemment, comme il a souvent été le cas, le manque de vie sociale fait partie du négatif de ce mode de travail. « L’inconvénient, c’est l’absence des off. Ces moments où on prend un café, où on se raconte les week-ends… Ce manque d’échange créé des tensions, mais c’est aussi à nous de le gérer différemment.« 

Toute une organisation

Évidemment, animer toute une équipe via des écrans est une tâche bien différente qu’une gestion sur place. C’est alors une toute nouvelle organisation pour la cheffe d’entreprise et ses 55 collaborateurs. « Tout d’abord, nous avons pris en charge une partie du coût du télétravail. Les collaborateurs ont pu repartir avec leur mobilier qu’ils avaient dans les bureaux, table, chaise… » Mais ce n’est pas tout. « J’ai aussi pris des espaces de co-working, près du domicile des personnes, et ils peuvent y aller pour travailler, échanger avec d’autres personnes et entreprises. » En ce qui concerne l’esprit d’équipe, ce qu’on appelle plus couramment le « team building » dans le milieu de l’entreprenariat, des séminaires ont aussi été mis en place. « Nous faisons des séminaires tous les deux mois, au lieu d’une fois par an. Le prochain se déroulera début juillet, et ce sera à Canne. » Et Émilie Legoff l’assure, « ce sont toujours des moments vraiment sympathiques.« 

Mais chaque personne est différente et ne vit pas le télétravail de la même manière. « J’ai plusieurs profils, par exemple, les développeurs aiment être chez eux pour travailler, il n’y a aucun souci. Le plus dur, c’est pour les profils commerciaux, qui eux aiment parler, discuter, ils ont la tchatche. » Mais la Présidente de Troops a déjà la solution. « Ils peuvent venir me voir, on peut même se faire des déjeuners ! Ce n’est pas interdit ! »

Par ailleurs, la startup Troops recrute et recherche une quinzaine de profils : marketing, commerciaux… Des informations qui sont disponibles sur leur site.