L’ancienne présidente du Sytral, Fouziya Bouzerda, fait son grand retour dans la vie politique lyonnaise.
Éloignée de Lyon depuis 3 ans pour assurer les fonctions de Directrice Générale de l’École de Management de Grenoble, elle n’a jamais cessé de suivre l’actualité de sa ville natale. Invitée politique de Frédéric Duval au micro de Lyon 1ère, elle fait un constat sans filtre de la situation politique locale et nous parle de ses priorités pour les années à venir.
Fouziya Bouzerda ne laisse personne indifférent. Même éloignée du microcosme lyonnais et fortement engagée depuis 3 ans dans sa mission de Directrice Générale de l’École de Management de Grenoble, la tempétueuse présidente du Modem du Rhône a toujours suivi sa voie et ses envies.
À part sa profession d’avocat, qui était vraiment son rêve et pour lequel elle s’est battue avec force, pour s’arracher à sa condition, pour lutter contre les préjugés et s’affirmer en tant que femme, toutes les autres opportunités de carrière sont nées de ses engagements et de l’affirmation de ses choix.
Cette personnalité forte s’était clairement affirmée lorsqu’elle était adjointe au commerce et au développement économique ou lors des dernières municipales de 2020 qui avait vu l’ancienne présidente du Sytral se brouiller avec Gérard Colomb. Ceci explique sans doute l’attention particulière que suscite son retour « surprise », du fait du décès de l’ancien maire et en tant que « suivante de liste ».
Un retour à la fois sur les bancs du conseil municipal mais également au conseil de la métropole où sa première décision, celle de se réinscrire dans le groupe centriste et non pas dans celui des partisans de l’ancien maire, a suscité de nombreuses interrogations quant à l’avenir. Cela ne l’a pas empêché de saluer le parcours exemplaire et les réalisations de son ancien mentor, mais sans nostalgie ni acrimonie elle qui se dit avant tout résolument tournée vers le futur.
Élue de longue date, en 2008 dans l’opposition, sur la liste de Dominique Perben, puis ensuite dans la majorité, elle a occupé de nombreuses fonctions et délégations importantes qui lui donnent un regard avisé sur de nombreux dossiers et bien évidemment sur les questions de mobilité.
Elle y est revenue longuement regrettant surtout une absence de vision globale du président Bernard sur les transports. Un président qui par ailleurs et selon elle, a cumulé ses fonctions de président de la métropole et du Sytral pour éviter « une autre incarnation de pouvoir sur son territoire », autrement dit pour couper court à toute concurrence politique y compris de son propre camp…
Ainsi, l’abandon du métro E constitue à ses yeux une erreur majeure et l’argument financier un prétexte car quand il y a une véritable volonté politique on trouve le budget. De même elle regrette que les voies Lyonnaises aient débuté dans Lyon Intramuros alors que c’est pour venir de l’extérieur de la ville centre qu’il y a selon elle, besoin d’équipements.
Au cours de l’entretien elle a également évoqué d’autres sujets d’actualité, donné son avis sur les revendications des jeunes écologistes qui ont jeté de la soupe sur un tableau au musée des Beaux-arts, son attachement à l’engagement et à la revalorisation du mandat politique, la perte d’attractivité et le rétrécissement économique du territoire.
Les combats de cette femme, qui revendique ses origines de fille d’ouvriers immigrés, sont naturellement tournés vers l’émancipation que permettent l’éducation, la cause des femmes dans l’expression de leurs talents et la liberté au sens large mais notamment celle d’entreprendre et de créer.
Autant de missions et de priorités qu’elle s’est fixées dans son quotidien de directrice générale de Grenoble École de management. Une tâche qui la passionne et qu’elle va évidemment poursuivre mais sans rien exclure visiblement sur le terrain politique Lyonnais pour 2026.
Retrouvez l’intégralité de l’entretien de Fouziya Bouzerda dans le podcast ci-dessous :
© Frédéric Duval