Ce vendredi 18 octobre, Lyon a célébré Francis Ford Coppala dans l’Amphithéâtre 3000 à l’occasion de la remise du prix lumière 2019.
Pour cet événement attendu de tous depuis le début du Festival, de nombreux invités étaient présents c’est le cas de Monica Bellucci, Alain Chabat, Alain Chamfort, Bong Joon-ho, Bertrand Tavernier, Nathalie Baye, Marina Vlady, Gael García Bernal, Emmanuelle Devos ou encore Laurent Gerra.
Après avoir ouvert la cérémonie avec des remerciements aux invités et partenaires, Thierry Frémaux a proclamé l’importance de la place du cinéma classique « dans nos cœurs et dans nos futurs ».
La France ayant le plus grand festival du monde à Cannes, le festival du cinéma classique à Lyon mais également un festival du film d’animation à Annecy et de court métrage à Clermont-Ferrand, Thierry Frémaux a montré l’intérêt considérable de notre pays pour le cinéma.
La soirée s’est poursuivie avec une vidéo remémorant les grands moments des éditions précédentes du Festival.
La public a ensuite pu voir sur l’écran de l’Amphithéâtre les plus grandes scènes des films de la programmation du Festival mais aussi des projections de quatre films des Frères Lumière sur les thèmes de la Tour Eiffel, de l’arrivée d’un train en gare, des danses espagnoles, et d’une plate-forme mobile. Cela a été aussi l’occasion de rappeler que Lyon est la ville natale du cinématographe.
Pour continuer, Francis Ford Coppola a été remercié en musique avec notamment les grands airs de ses films et le titre L’Amérique de Joe Dassin. Mais la soirée a surtout été ponctuée par des interprétations en live comme celle du titre Parle plus bas sur le célèbre thème du Parrain composé par Nino Rota, mais aussi l’interprétation du titre Les Champs Elysée de Joe Dassin par Alain Chamfort.
Mais la cérémonie a surtout été marquée par les discours en l’honneur de Francis Ford Coppola.
Le réalisateur coréen Bong Joon-ho, qui a eu l’honneur de recevoir cette année la Palme d’or au Festival de Cannes, est venu dire son admiration pour Coppola en racontant le rôle que ses films ont joué dans sa carrière. Il nous a notamment expliqué comment Apocalypse Now a marqué le début de sa vie universitaire et comment, quand il ne savait pas encore faire de film, une scène de crime du Parrain lui a servi de modèle d’entrainement au storyboard. C’est pourquoi il s’est montré tant ému de l’avoir à moins de dix mètres face à lui.
Nathalie Baye a quant à elle jugée inutile de répéter le fait d’aimer les films de Coppola qui, pour elle, sont déjà aimés de tous. Elle s’est révélée être une grande admiratrice du réalisateur. Elle a notamment eu la chance de partager plusieurs beaux moments avec lui et elle a souligné son « humour fou » en témoignant quelques anecdotes.
Pour accueillir sur scène Francis Ford Coppola, elle a ensuite laissé place à la femme du réalisateur : Eleonor Coppola, avec qui il célèbre pas moins de cinquante six ans de mariage, ainsi qu’à leur fils Roman Coppola.
Bertrand Tavernier, Président de l’Institut Lumière est venu faire l’éloge final au grand maître du cinéma. En montrant de quelle manière il a été novateur avec parfois beaucoup d’avance sur de nombreux points, il a montré à quel point sa façon de filmer la vie, son regard, a permis d’arracher au monde de la violence des moments d’espoir et de beauté. « J’ai pour principe d’admirer l’admirable et de m’en tenir là ». Il a également cité le discours d’Albert Camus lorsqu’il a reçu le prix Nobel de littérature en disant devoir simplement remplacer « écrivain » par « cinéaste » : « j’aurais remis l’écrivain à sa vraie place, n’ayant d’autres titres que ceux qu’il partage avec ses compagnons de lutte, vulnérable mais entêté, injuste et passionné de justice, construisant son œuvre sans honte ni orgueil à la vue de tous, toujours partagé entre la douleur et la beauté, et voué enfin à tirer de son être double les créations qu’il essaie obstinément d’édifier dans le mouvement destructeur de l’histoire. Qui, après cela, pourrait attendre de lui des solutions toutes faites et de belles morales ? La vérité est mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir. La liberté est dangereuse, dure à vivre autant qu’exaltante. »
Cet éloge du cinéaste a été perpétué avec une rétrospective vidéo des plus belles scènes de l’ensemble de l’oeuvre de Francis Ford Coppola.
Enfin on a remis le Prix Lumière à l’artiste qui s’est montré très touché par les discours qui ont précédé. Il a insisté sur le fait de « ne jamais vouloir mener la parade » mais « faire partie de cette parade », « faire partie d’un groupe », ce qu’il a ressenti lors de cette soirée. Pour lui la cérémonie peut se définir en trois mots : « convivialité », « enthousiasme » et « célébration ».
La soirée s’est enfin terminée avec la projection de Conversation secrète, film récompensé de la Palme d’or en 1974.