Ce samedi 12 octobre, la Halle Tony Garnier a accueilli la traditionnelle cérémonie d’ouverture du festival Lumière qui réunit le public, les artistes et les professionnels du cinéma. Une soirée sous le signe de surprises qui annonce une édition toute particulière à l’occasion du quinzième anniversaire du festival. Revenons sur les moments riches en émotions qui ont marqué cette soirée aux commandes de Thierry Frémaux.
Tout d’abord, l’entrée des artistes a fait se succéder sur le tapis rouge lyonnais Costa-Gavras, Lambert Wilson, Sabine Azéma, Vanessa Paradis, Benicio del Toro, Virginie Ledoyen, Laurent Gerra, Denis Podalydès, Alexandra Lamy et bien d’autres, avant de se terminer en beauté avec l’apparition de Monica Bellucci au bras de Tim Burton… Ce dernier n’avait pas été annoncé et a donc suscité la vive réaction du public heureux de retrouver le prix lumière 2022 qui a trouvé l’amour dans la capitale des Gaules.
Après ce défilé d’étoiles, la salle a été plongée dans le noir pour rire face à quelques bribes indémodables des Bronzés font du ski de Patrice Leconte, rappelant les répliques mythiques de l’acteur Michel Blanc, disparu le 3 octobre dernier. Hommage que le public lyonnais a poursuivi en entonnant « Quand te reverrai-je, pays merveilleux ? », accompagné des petits lumignons de leur téléphone.
Le festival Lumière est avant tout la fête du cinéma classique. Aussi, que serait une fête sans musique ? La Halle Tony Garnier a donc vibré sur le titre Nuit de folie du groupe Début de soirée (jingle diffusé avant les projections du festival, choisi pour ravir Isabelle Huppert). L’Orchestre des Essoufflés a également accompagné les bénévoles du festival dans un tour de présentation en fanfare dans la Halle Tony Garnier. Enfin, les notes d’Ennio Morricone, tirées de la bande originale du film Cinema Paradiso, ont été interprétées en live pour rappeler le film de Giuseppe Tornatore projeté cette semaine.
Autre surprise, un prix lumière spécial et inattendu en cette cérémonie d’ouverture a été remis par Tim Burton à l’invité d’honneur de la soirée : Costa-Gavras. Un hommage a été rendu à ce dernier pour célébrer sa carrière et son cinéma engagé. Un moment riche en émotion pour le cinéaste et président de la Cinémathèque française attaché au festival Lumière comme il n’a pas manqué de le rappeler en faisant l’éloge de l’événement lyonnais qu’il a présenté comme « le festival le plus populaire en France, c’est sûr, en Europe sûrement et, probablement, au monde ».
Les invités tous réunis sur scène ont comme habituellement déclaré en chœur avec le public « le festival ouvert », avant que la soirée ne se termine avec la projection du film Un revenant de Christian-Jaque (1946) grâce à une récente restauration que l’on doit au regretté René Chateau. Cette satire de la haute bourgeoisie provinciale, livrant une peinture sarcastique du petit monde des soyeux, hypocrite et obsédé par l’argent, passe par une intrigue autour d’une tentative d’assassinat survenue 20 ans plus tôt. Outre cette attrayante histoire de vengeance, le film est l’occasion de parcourir Lyon de l’après-guerre. Dans un somptueux noir et blanc, la caméra nous fait traverser les traboules de la Croix-Rousse, la place Bellecour et les quais de Saône avant de finir à la gare Perrache.
Ainsi, le cinéma du patrimoine est mis en lumière dans les salles obscures de Lyon et de la Métropole toute la semaine. Nous vous invitons à participer aux nombreuses séances proposées en vous reportant au programme complet ici.