LYON 1ère

LYON : RÉOUVERTURE DE LA CITÉ INTERNATIONALE DE LA GASTRONOMIE

Aurore Ployer

Aurore Ployer

Ce vendredi 21 octobre, la Cité Internationale de la Gastronomie de Lyon rouvre ses portes à l’Hôtel Dieu. Initiée sous l’ère Collomb, elle avait fermé en 2020 peu après son ouverture, faute de public. La présentation de sa nouvelle version imaginée conjointement par la Métropole et un ensemble d’acteurs « de la fourche à la fourchette » était donc très attendue.

Le dénommé « Comité Rabelais », rassemblant des personnalités issues des milieux de la gastronomie, de la nutrition et de la santé, de l’artisanat et de l’agriculture ou encore de la transition alimentaire, ont partagé leurs expériences pour construire le nouveau modèle de la Cité Internationale de la Gastronomie. Parmi eux, le chef triplement étoilé Régis Marcon a souhaité valoriser l’art du service à la française par l’exposition « Bonnes tables, belles tables ». Deux autres projets ont vu le jour : l’exposition « Le Banquet », qui a rencontré un vif succès à la cité des Sciences et de l’Industrie de Paris, et une rétrospective vidéo de l’histoire du groupe Seb.

« UNE MAISON COMMUNE »

Si pour le grand public, la programmation du lieu tourne principalement autour de trois expositions, le chef Régis Marcon tient à préciser les choses : « Résumer la Cité de la Gastronomie à des expos, je trouve ça réducteur. C’est un lieu où on rassemble tout ce qui compose le monde de l’agriculture, tous les métiers de bouche et les experts dans le domaine de la nutrition. C’est une maison commune où on va bâtir ensemble ». Des associations qui défendent la justice alimentaire auront aussi leur place, à l’image de l’association Belle Bouffe. Sa fondatrice Marie-Amandine Vermillon voit en la Cité de la Gastronomie « un outil au service de la transition alimentaire ».

Le chef Alain Alexanian lors du showcooking à la réouverture de la Cité Internationale de la Gastronomie. Crédit : Aurore Ployer

Un élément interpelle néanmoins : il n’est pas encore possible de manger au sein de cette cité de la gastronomie, mais Régis Marcon l’assure, « c’est prévu ». Tous les jeudis soir, la Cité ouvrira en nocturne pour des conférences, des tables rondes, et d’autres rencontres. Un jeudi par mois sera consacré à une expérience gustative par le chef Alain Alexanian. Cependant, la programmation n’est pas arrêtée : un appel à projet est lancé pour soutenir les associations et fondations qui souhaitent mettre en œuvre des actions correspondant aux valeurs de la Cité.

UN DÉFI : TROUVER SON PUBLIC

Cette réouverture rime avec une meilleure accessibilité : l’entrée plein tarif est à 7 euros contre 12 euros précédemment. Le billet est gratuit pour les mineurs. La visite se fera à guichet fermé pour les trois prochains jours : plus de 3000 personnes se presseront pour découvrir les expositions. Un engouement que le président de la Métropole, Bruno Bernard, espère voir perdurer : « Il faut que la Cité trouve son public », a-t-il résolument déclaré.

Le projet global laisse néanmoins un sentiment de flou, comme le concède Jérémy Camus, vice-président de la Métropole délégué à l’agriculture et à l’alimentation : « Il a fallu faire le grand écart entre le grand public et les professionnels, entre l’accessibilité pour les habitants et le rayonnement international ». La première exposition mettant à l’honneur un patrimoine culinaire étranger se concentrera sur la cuisine japonaise.