La rédaction de Lyon 1ère est partie sur le tournage du court-métrage Le Tournesol, à la rencontre de l’équipe derrière cette oeuvre. Les interviews d’Arnaud Mizzon, d’Anaïs Aidoud et de Dani sont à (re)écouter en podcast.
Avoir une passion, c’est bien, avoir une passion commune, c’est mieux. En effet, Arnaud Mizzon et Anaïs Aidoud sont deux réalisateurs qui partagent cette même passion qu’est le cinéma. L’histoire d’une rencontre, voire « d’une chance« , comme Anaïs aime à le dire, qui les a amenés sur le tournage de leur court-métrage intitulé Le Tournesol. Arnaud raconte. « On a toujours voulu travailler ensemble sur un projet (avec Anaïs) mais on n’a jamais vraiment eu l’occasion de le faire, alors quand elle m’a appelé pour me dire qu’elle avait besoin de moi sur ce projet, j’ai évidemment accepté. » Pourtant, ce n’était pas encore gagné d’avance. « J’imaginais qu’on allait bien s’entendre, mais quand il s’agit du travail, c’est toujours différent. Anaïs est une réalisatrice très précise, et des discordes auraient pu voir le jour, mais il n’en est rien, bien au contraire. On est super complémentaire. »
Alors si le tournage de ce court-métrage est désormais acté, il faut maintenant des acteurs. C’est alors JoeyStarr et Dani qui ont été sollicités. « Je crois qu’on ne les attend pas dans ses rôles-là, notamment pour JoeyStarr. En fait, il joue un médecin qui travaille sans cesse, mais qui se sent vraiment seul. On voulait une profession normale incarnée par quelqu’un qui apporte ce truc en plus, du charme, du cachet au personnage. Aller à contre-pied, c’est quelque chose d’hyper intéressant« , explique Arnaud. Du côté de Dani, pour Anaïs, cela sonnait comme une évidence. « Dani a toujours été une icône pour moi, une grand-mère rêvée, alors j’ai tout de suite pensé à elle. »
En ce qui concerne le scénario, c’est une comédie romantique qui parle de liberté et de tristesse. En effet, le sujet de prédilection d’Anaïs, selon ses dires, est la solitude. « Les personnages sont tristes. Dani est triste parce que son mari est décédé, JoeyStarr est un médecin très seul, Voulzy a la trentaine, mais ne trouve pas sa voie. » Un scénario qui a tout de suite plu à Dani. « Je ne connaissais pas Anaïs. Quand j’ai reçu le scénario, je l’ai lu une première fois et j’ai trouvé ça sublime. Les émotions, les situations… C’est très profond. »
« On ne doit pas se priver de projets féminins »
Ce n’est pas un secret, comme dans de nombreux domaines, peu de femmes exercent le métier de réalisatrice, et ce n’est pas le talent qui manque. Pour palier à ça, Arnaud Mizzon, le fondateur du Festival Filmoramax, a créé La journée de la réalisatrice. « Je crois qu’il y a une disparité et il faut rétablir ça. On ne doit pas se priver de projets féminins au cinéma. » C’est pourquoi le réalisateur lyonnais aimerait aider au financement d’un court-métrage. « On reçoit beaucoup de scénarios de jeunes femmes qui souhaitent être produites, et on voudrait les aider. »
Pourtant, il l’affirme « je ne pense pas que le cinéma soit fermé pour les femmes. En fait, le cinéma reste un art sensible, et je pense que beaucoup de femmes ont plus de sensibilité que les hommes. » Mais entre la peur de ne pas être prise au sérieux ou celle d’essuyer de nombreux refus, c’est vrai, il n’est pas toujours facile de se lancer quand on est une femme, comme l’explique Anaïs. « Il faut frapper aux portes, oser. On va prendre 15 portes, et puis un jour, une va s’ouvrir. »
Le Tournesol est prévu pour fin septembre, à l’occasion du festival Filmoramax. Un événement qui devrait avoir lui, mais comme une mélodie redondante, « l’inquiétude première reste cette crise sanitaire qui semble sans fin« , avoue Arnaud Mizzon.
Crédit photo : Lyon 1ère – Arnaud Bassot