Invité au micro de Frédéric Duval sur Lyon 1ère samedi 11 mars, le maire du 2e arrondissement de Lyon Pierre Oliver a appelé de ses vœux la formation d’une liste unique du centre et de la droite en 2026. La seule façon selon lui de mettre fin au règne écologiste à Lyon.
Président du premier groupe d’opposition à la majorité écologiste de Lyon, Pierre Oliver s’est dit favorable à une liste commune du centre et de la droite qu’il appelle de ses vœux pour 2026. Alors que l’actuel maire de Lyon, Grégory Doucet, a annoncé être candidat à sa succession, « l’opposition doit travailler main dans la main pour pouvoir proposer en 2026 une vraie alternative à cette majorité, avec des Lyonnais qui reviennent aux manettes », assure l’élu Les Républicains, qui n’omet pas de rappeler les origines parisiennes du premier magistrat de Lyon, Grégory Doucet, né à Paris et qui a grandi dans l’Essonne.
« Avec ce qu’il se passe à la mairie et à la métropole, j’espère que tout le monde prendra ses responsabilités pour faire en sorte de s’entendre et de tomber d’accord pour que l’on puisse tourner la page de cette mauvaise expérience », poursuit le maire du 2e arrondissement de Lyon. En 2020, lors des dernières élections municipales, la droite et le centre s’étaient divisés en trois listes différentes : la liste LREM de Yann Cucherat faisait face à une liste dissidente conduite par Georges Képénékian, à laquelle s’ajoutait la liste Les Républicains d’Étienne Blanc. Résultat : « Cela fait trois ans que l’on assiste à un mandat guidé par l’amateurisme », s’exaspère l’édile.
Une mésentente latente
Et pour cause, les relations entre la mairie centrale et celle du deuxième arrondissement sont loin d’être un long fleuve tranquille. Pierre Oliver reproche notamment à Grégory Doucet un manque de transparence quant aux projets conduits par la ville de Lyon. « Nous sommes face à un exécutif municipal qui se veut le chantre de la démocratie participative, mais qui se révèle finalement incapable d’appeler les mairies d’arrondissements concernés pour leur présenter un projet structurant », fait valoir l’élu au sujet d’un projet de réaménagement de la Presqu’île qui ne vise selon lui qu’à « bunkeriser » son arrondissement.
Par ailleurs, alors que la Ville de Lyon et la métropole assurent avoir effectué un certain nombre de concertations avec les acteurs concernés, Pierre Olivier soutient que « beaucoup de commerçants, d’habitants, d’associations n’ont jamais été consultés » au sujet du projet de réaménagements urbains en Presqu’île qui comprend notamment la réorganisation des voies dédiées aux bus, la piétonisation de la fin de la rue de la République, ou encore la suppression de 1 300 places de parkings. « Une mesure qui pénalise avant tout les classes moyennes et les plus démunis qui paient de plein fouet la crise sociale qui est en train de s’installer dans Lyon et sa métropole », déplore Pierre Oliver.
Autre point de friction : le logement. Le maire du deuxième arrondissement reproche à la Ville de Lyon d’avoir drastiquement ralenti le nombre de construction de logements depuis 2020. « À l’époque de Gérard Collomb, 5 000 à 8 000 logements étaient construits chaque année. Aujourd’hui, on se situe entre 1 800 et 3 000 – soit près de 4 000 logements en moins chaque année », pointe l’élue LR. Or, une offre trop faible en logement conduit à un nombre trop important de demandes par biens, assure-t-il, « et les plus pénalisés sont une nouvelle fois les plus précaires, car le propriétaire sélectionne le dossier qui a le plus de garanties, et celui qui a le plus de garanties, c’est souvent le plus riche », ce qui conduit à des situations « totalement injustes ».
Une hausse des impôts « injustifiée »
Alors que le budget primitif 2023 de la ville de Lyon a été voté en Conseil municipal le 9 mars dernier, Pierre Oliver fustige une hausse « massive » et « injustifiée » des impôts fonciers pour les Lyonnais. « Près de 50 millions d’impôts en plus à partir de 2023, et ce, jusqu’à la fin du mandat », s’insurge l’élu républicain, qui dénonce « un recrutement massif qui risque de ne pas se concrétiser », et « des subventions de très nombreuses associations qui n’ont parfois aucun lien avec notre ville ». Une indignation qui semble se heurter à la volonté de la mairie centrale de « renforcer le service public » et « de le rendre plus inclusif ».
« Le premier bilan des écologistes est pour l’instant une hausse massive d’impôts pour ne voir aucun résultat derrière », résume Pierre Oliver qui assure que les habitants de son arrondissement rejettent à 90% les projets d’infrastructures portés par la mairie centrale depuis l’arrivée des écologistes au pouvoir. « On a beaucoup de mécontentement, et il est évident que les témoignages sont beaucoup plus sévères que sous le précédent mandat ».
Un bras de fer à l’échelon régional
Du côté de la région, présidée par Laurent Wauquiez (LR), et dont Pierre Olivier est l’un des conseillers régionaux, la mésentente avec la ville de Lyon est similaire. En mars 2022, Laurent Wauquiez avait proposé 1 million d’euros à Grégory Doucet pour renforcer le dispositif de vidéoprotection à Lyon, avant de retirer son offre après que le maire de Lyon ait annoncé souhaiter investir cet argent autrement. Un épisode qui avait su mettre en lumière les divisions entre l’exécutif municipal et régional, notamment « sur le plan de la sécurité », « où les écologistes ne sont pas du tout à la hauteur », insiste Pierre Oliver.
Malgré tout, le conseiller régional veut croire en la possibilité d’une bonne entente et coordination entre les deux échelons. « Mon rôle en tant que maire d’arrondissement et conseiller régional reste avant tout que la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui est également la région la mieux gérée de France, soit un partenaire majeur de la ville de Lyon ».
Retrouvez ci-dessous en podcast, l’intégralité de l’entretien :