Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole de Lyon, et du Sytral, qui gère les transports publics dans le Grand Lyon, était l’invité de « la matinale du week-end » ce samedi 5 juin sur Lyon Première.
Une heure d’entretien en tête-à-tête afin d’aborder les principaux axes de la politique menée par les écologistes à la tête de la métropole depuis presque un an, et, au passage, de répondre aux nombreuses critiques, parfois virulentes, de l’opposition.
Un mot sur l’actu politique
Bruno Bernard, président inattendu du Grand Lyon, est sans doute l’homme politique de l’année à Lyon, bien qu’il refuse d’en endosser le titre, reportant l’ensemble des actions menées par la collectivité sur ces vice-président(e)s. « Ce n’est pas du tout mon type de raisonnement, je ne suis pas du tout posé la question » explique cet adhérent des verts depuis 2002. Il explique son engagement écologiste par un attachement à Dominique Voynet ex-, et certains thèmes sociétaux, puis environnementaux, énergétiques. Au sujet des critiques virulentes de l’opposition de droite, il tacle « la droite est dans l’opposition depuis 20 ans à Lyon, et, au lieu de mener des campagnes stériles, ferait mieux de s’interroger là-dessus » ajoute l’élu qui rappelle qu’il est ouvert pour travailler avec tout le monde. Avec ce bémol, il reconnaît ne pas accepter certains termes, comme les « khmer verts ».. « Si un élu utilisait cette expression, il irait au tribunal parce que cela n’est pas acceptable« .
Concernant l’actualité de la campagne des Régionales, Bruno Bernard soutient Fabienne Grébert, la candidate EELV. Il ne souhaite pas revenir spécialement sur l’alliance manquée à gauche. « Je serais très heureux que Najat Vallaud Belkacem nous rejoigne au soir du deuxième tour » lance-t-il. Le président EELV du Grand Lyon ne croit pas aux sondages actuels, et s’en explique, rappelant que les électeurs ne s’intéressent pas du tout aux régionales. « Tout se jouera dans les dernières 48 heures«
Au passage, Bruno Bernard adresse un message à Laurent Wauquiez, président sortant LR et candidat à sa ré-élection. Il l’invite à venir participer aux débats du premier tour -ce dernier a en effet refusé de jouer le jeu sur la chaine BFM TV Lyon, mais sera présent au débat de France3- « C’est déjà compliqué de faire campagne avec les restrictions sanitaires, donc c’est dommage qu’il refuse de venir débattre de ses idées« , lance Bruno Bernard.
Economie, transports, Métro E, zones sans diesel…
Concernant l’économie, le président Bernard confirme qu’il souhaite investir dans l’industrie, estimant qu’il est plus simple de contrôler les impacts environnementaux des usines basées sur le territoire, et, au passage, d’en profiter pour inciter les industriels à booster l’emploi local.
Il est également largement revenu sur son plan d’aménagement du quartier de la Part-Dieu, annoncé très récemment, et a répondu aux critiques de Gérard Collomb sur ce sujet « Depuis 2001, monsieur Collomb a fait beaucoup pour Lyon, mais il se trompe depuis longtemps. Sa vision est devenue obsolète et ne correspond plus aux besoins d’aujourd’hui. » Il promet des échanges avec les habitants de ce quartier, et rappelle que les changements annoncés correspondent au programme annoncé par Grégory Doucet pendant la campagne électorale.
Sur les transports « Nous répondons à l’attente d’aujourd’hui, avec des alternatives à la voiture. Les habitants sont demandeurs sur les mobilités. Il faut faire des propositions, avancer, et laisser, évidemment, une place à la voiture » explique-t-il.
Bruno Bernard est longuement revenu sur les critiques et les inquiétudes concernant le Métro E souhaité par les maires de l’Ouest de l’agglomération, le projet de téléphérique très décrié … il répond en détail à son opposition (à ré-écouter dans le podcast) sur les coûts, les délais la concertation préalable, et Bruno Bernard donne son sentiment personnel sur la faisabilité des différents projets. » Sur le métro E, je m’interroge toujours. Peu convaincu pendant la campagne, je reconnais qu’aujourd’hui, je suis plus ouvert » précise-t-il. « Si on lance une consultation, c’est que les choses sont ouvertes. Tous ces gens qui sont certains que le Métro E, ne connaissent, pour 95% d’entre eux, rien au dossier« .