LYON 1ère

LE CRI D’ALARME DES BOUTIQUES DE LINGERIE

Emmanuel Rivals

Emmanuel Rivals

Crédit photo : Lingerie Sylvette

Matignon a reçu des petites culottes par dizaine, mais ce n’est pas un cadeau anodin. C’est un cri d’alarme des lingères, comme l’explique Nathalie, invitée du Grand Direct, ce 29 avril.

Avec les récentes mesures sanitaires, les boutiques de lingerie ont de nouveau fermé leurs portes. Dans une mésentente totale, quelque 200 indépendants ont décidé d’envoyer des culottes à Matignon, une initiative du collectif Action culottée. « Nous sommes dans l’incompréhension la plus totale sur l’essentialité ou non d’un commerce. On a l’impression que tout le monde se promène, peut acheter une bouteille de vin, une paire de draps, mais pas une pièce de lingerie. C’est absurde« , raconte Nathalie, de la boutique Lingerie Sylvette à Oullins.

Cette commerçante tient à rappeler que « sur les 13 derniers mois, ils ont du fermer cinq mois, c’est à dire 35% du temps et donc du chiffre d’affaires. » C’est donc un besoin vital pour ces boutiques qui ont voulu tirer la sonnette d’alarme « avec un côté humoristique. » Mais ne vous y méprenait pas, c’est une réelle revendication. « Les aides ne vont surement pas suffire pour nous aider à survivre. » Elle s’explique, « actuellement nous n’avons aucune rentrée d’argent, les indépendants ne sont pas éligibles au chômage partiel. Le fond de solidarité qu’on va peut-être toucher, fin-mai, de 10 000 euros ne sera pas suffisant. La majorité des entreprises ont 40 000 euros d’échéance mensuelle. »

Alors si pour le moment Matignon n’a pas réagi, elles ont tout de même demandé à ce que toutes ces culottes, neuves, « soient données à des associations. » Un deuxième message est en préparation, mais Nathalie l’assure avec humour, « on ne vas pas renvoyer des culottes, ils vont pouvoir ouvrir une boutique sinon !«