Ahmed s’est vu refuser un titre de séjour en France. Envers et contre tous, ses parents adoptifs, Laurence et Jean-Pierre Augros continuent de se démener pour leur fils et lancent une pétition. Invité sur le Grand Direct ce 14 avril, le père raconte son combat.
Laurence et Jean-Pierre forme un couple qui habite dans la région lyonnaise depuis presque vingt ans. Ils mènent un combat, un combat pour leur fils Ahmed. À 66 ans, Jean-Pierre est un retraité, qui a oeuvré pour Habitat et Humanisme au CAO de Vénissieux dans le cadre de l’accueil des migrants expulsés de Calais. Justement, le lieu et le moment où, il l’a rencontré Ahmed, un jeune soudanais.
Ahmed est né au Soudan, à Korbona en 1993. Depuis son enfance, il travaille pour aider ses parents. Dès huit ans, il servait du café et du thé. Quelques années plus tard, le tableau se noircit. Suite à des manifestations dans son quartier, il a été torturé et accusé sans preuve d’avoir aidé les manifestants. En danger, sa famille le pousse à fuir son pays en 2013. Il s’arrête en Libye, quelques temps avant de traverser la Méditerranée. Il arrive en Sicile, puis en Italie et finalement, il atteint la France en 2017. Mais en France, impossible pour lui de travailler. Il n’a pas de papier.
Pourtant, Jean-Pierre et Laurence l’ont adopté, d’une, parce qu’ils ont appris à l’aimer, et de deux, pour faire avancer son dossier. Mais comme un coup d’épée dans l’eau, rien n’a bougé. « L’adoption ne donne pas les papiers. On est dans une demande d’asile incessante qui n’aboutit pas. » Pourtant, selon le Code civil, il n’y a pas de différence entre l’adoption plénière, l’adoption simple ou l’enfant biologique. « Il doit pouvoir aider ses parents comme tout enfant. Les parents ont un droit envers les enfants et les enfants ont un droit envers les parents.«
Désespérés, ils ont fait toutes les démarches possibles et inimaginables. « Nous voulons savoir pourquoi, savoir pourquoi ils refusent. » L’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) ainsi que la CNDA (Cours Nationale du Droit d’Asile) ont refusé de lui donner des papiers en novembre dernier. Mais ils ne baissent pas les bras. « On a écrit à la France entière, député, Président, Pape… » Dans un dernier souffle, ils ont lancé une pétition qui peine encore à recevoir des signatures. « 23 000 vues pour 1 000 signatures, ce n’est pas suffisant, on aimerait réveiller les consciences.«
Bien qu’étant adopté, Ahmed risque l’expulsion.
La pétition est disponible sur ce lien.