Ces dernières semaines, les agressions d’élèves envers leurs professeurs dans les établissements scolaires se sont multipliées. Menaces, insultes, rixes, projectiles lancés sur les enseignants, violences verbales et physiques : autant de comportements qui inquiètent un certain nombre de professeurs lyonnais.
Les tensions montent peu à peu au sein du corps enseignant avec des situations préoccupantes de plus en plus récurrentes et un climat scolaire dans les établissements secondaires lyonnais témoignant de beaucoup d’agressivité.
Enseignants en état de sidération et parents d’élèves inquiets ont été à l’origine, en ce début d’année 2021, de nombreuses grèves, de plusieurs rassemblements et manifestations dans la Métropole lyonnaise. Leur but : alerter l’opinion publique, les parents d’élèves, le rectorat et les pouvoirs publics face aux comportements violents de plus en plus fréquents chez les élèves.
Murielle Cairon, secrétaire départementale du Syndicat National Force Ouvrière des Lycées et Collèges du Rhône mais aussi professeure d’anglais à mi-temps, nous a fait part des agressions les plus marquantes en ce mois de janvier.
Ce jeudi 28 janvier, le collège des Servizières s’est mis en droit de retrait dès 8h du matin avec des professeurs exprimant leur insécurité face à certains de leurs collègues qui avaient été menacés par leurs propres élèves. Il en va de même pour le lycée La Martinière Duchère, suite à des agressions à l’intérieur et autour du lycée. Des actes de violence ont également été enregistrés au collège Jean-Philippe Rameau à Champagne au Mont d’Or mais aussi au collège Jean de Verrazane dans le 9ème arrondissement de Lyon.
La colère monte également au collège Paul Vallon à Givors. Une grève est prévue ce lundi 1er février à Givors avec un rassemblement et une marche réunissant les professeurs et les parents inquiets pour les conditions d’étude de leurs enfants. La situation est particulièrement tendue au sein de cette commune et médiatisée suite à une grève de la faim, toujours en cours, qui a été initiée par deux professeurs du collège Lucie Aubrac, Murielle Cairon nous explique ce choix :
Suppressions de postes, absence d’écoute, manque de moyens, elle nous en dit également davantage sur les revendications des enseignants :
Toujours plus de travail mais moins de moyens et moins de personnels ce qui conduit à un manque considérable de temps pour se consacrer à leurs cours et s’occuper de rétablir un climat scolaire serein.
Les enseignants réclament le droit d’être écoutés et c’est ainsi que Murielle Cairon affirme que : «Les collègues n’en peuvent plus. Il tombe partout des nouvelles de collègues qui demandent leur droit de retrait, qui posent leur préavis de grève… Ils demandent qu’on leur donne les moyens, qu’on lise leur fiches d’alerte et qu’enfin ont leur donne les moyens de travailler».
Elle nous expose la situation particulièrement difficile pour les jeunes professeurs :
La crise sanitaire a joué son rôle dans l’augmentation de la fréquence de ces comportements agressifs en impactant les conditions d’enseignement des élèves :
Enfin, Murielle Cairon a donné quelques conseils aux parents afin qu’ils contribuent à apaiser la situation :