LYON 1ère

AURA : les médecins libéraux se mobilisent

La rédaction LYON 1ère

La rédaction LYON 1ère

80 % des cabinets devraient être fermés pendant 48 heures. Ils dénoncent en partie une proposition de loi visant à lutter contre les déserts médicaux, qui en obligerait certains à exercer deux à trois jours par semaine dans des zones dites en insuffisance.

Les annonces du Premier ministre, François Bayrou, n’ont pas réussi à faire redescendre la tension. Le Premier Ministre a déclaré, vendredi, que les médecins devraient exercer en zone de désert médical, deux à trois jours par mois. Même s’il a rétropédalé sur le texte de loi initial, les professionnels de santé libéraux n’ont pas renoncé à leur mobilisation.

Ces lundi  et mardi, 80% des cabinets de la région Auvergne-Rhône-Alpes devraient être fermés. Un rassemblement est aussi prévu à Lyon. Leur objectif étant de montrer leur colère contre la proposition du gouvernement.

« Nous ne nous mobilisons pas contre la loi qui serait censée lutter contre les déserts médicaux, ce que nous disons c’est que faire de la coercition n’a pas de sens. Nous sommes en ce moment dans une pénurie de professionnels soignants tous azimuts. Nous ne pensons pas qu’en limitant l’installation nous allons améliorer l’accès aux soins. Obliger les jeunes à exercer dans des endroits où ils ne souhaitent pas aller n’a pas beaucoup de sens », explique Charles-Henry Guez, médecin généraliste à Sainte-Foy-lès-Lyon et 1er vice-président de l’URPS.

15 000 médecins libéraux en Auvergne-Rhône-Alpes

Les solutions proposées pour lutter contre les déserts médicaux pourraient être améliorées, selon l’Union Régionale des Professions de Santé.

« La solution c’est de donner envie aux médecins de faire ce métier. Aujourd’hui, l’activité de médecin est une activité qui est embolisée par des tas de tâches non médicales, administratives, qui prennent beaucoup de temps et fatiguent les confrères. Je crains que les confrères se détournent de l’installation et que ceux qui pensaient s’installer aillent faire autre chose. Je le vois, j’accueille des internes au cabinet et ils me disent que si on les oblige à aller là où ils ne veulent pas aller, ils n’iront pas. Ils sont mariés, souvent avec des enfants, comment aller s’installer dans un endroit dont personne ne veut ? »

L’Auvergne-Rhône-Alpes compte 15 000 médecins libéraux, dont la moitié sont des généralistes et l’autre moitié des spécialistes. Le Rhône comptabilise 1 600 médecins libéraux.

Les libéraux comptent sur le soutien de leurs députés. « Les médecins trouvent qu’il y a une injustice qui est terrible. Les politiques n’ont pas réussi depuis 30 ans, à rendre la médecine de ville attractive. Nous avons l’impression d’être abandonnés. Les politiques, maintenant, vont nous contraindre, nous enrôler de force, pour faire un métier qui, certes est le plus beau du monde, mais quand on vous oblige à le faire vous n’avez plus la même empathie. Et vous êtes moins à l’écoute de vos patients », déplore Charles-Henry Guez. 

La proposition de loi sera examinée à l’Assemblée nationale le 6 mai prochain.