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Presqu’île de Lyon : tout comprendre sur la Zone à Trafic Limité

Clara Chalaye

Clara Chalaye

La Presqu’île de Lyon s’apprête à vivre une transformation majeure avec la mise en place d’une Zone à Trafic Limité (ZTL) à partir du 21 juin 2025. Cette initiative vise à apaiser le centre-ville, favoriser les mobilités douces et améliorer la qualité de vie des riverains.

Un samedi de juin, il est 14h, les pavés de la Rue de la République résonnent sous les pas des promeneurs. Plus de klaxon ou de voiture à l’horizon. Juste le bruit discret des vélos ou des conversations qui s’échappent d’une terrasse bondée. Bienvenue dans l’utopique « presqu’île version ZTL ».

Sur le papier, moins de trafic, plus d’espace pour respirer, visiter, flâner. Mais dans la réalité, qui pourra y accéder ? Que deviendront les commerces, les livreurs, les transports ? Tour d’horizon de ce projet qui divise autant qu’il intrigue.

La ZTL s’étendra de la place Bellecour jusqu’aux pentes de la Croix-Rousse, avec effet immédiat dès le 21 juin pour la fête de la musique. Ce nouveau plan de circulation a été discuté avec plus de 10 000 habitants, dont 40% de riverains, de façon à proposer une solution adaptée pour accéder à la Presqu’île.

Un accès restreint, mais pas interdit

Pas de panique pour les habitants du centre-ville : ils resteront les bienvenus, tout comme les commerçants, les artisans, VTC ou encore livreurs réguliers. Tous ces profils font partie des « ayants droits » et pourront circuler dans la zone une fois leur véhicule enregistré. Il en est de même pour les « ayants droits occasionnels », un rendez-vous médical ou encore un déménagement pourront justifier l’accès à la zone, sous réserve d’en faire la demande.

Au-delà de ces cas-ci, il faudra laisser sa voiture à l’entrée de la Zone à Trafic Limité. La Métropole de Lyon garantie que l’accès à la Presqu’île ne sera pas clos puisque 18 parkings sont mis à disposition, soit plus de 10 000 places qui entoureront la zone et permettront aux visiteurs de s’y rendre. 

Pour faire partie des « ayants droits », il faudra faire la demande en ligne sur IPA.fr. Les démarches pourront être faites à partir du 22 avril sur la plateforme dédiée, accessible à tous les profils concernés. Chacun devra justifier sa situation de façon à obtenir une autorisation de circulation. Il sera également possible de se rendre à la boutique LPA de Cordeliers ou d’appeler la hotline (04 72 41 67 30) mise en place de 10h à 20h en semaine et de 9h à 16h le samedi pour répondre aux questions de chacun.  

Un accès réservé aux véhicules de livraison sera mis en place entre 6h et 13h. Les livreurs devront donc adapter leurs tournées, et certains comme Uber Eats ou Deliveroo devront changer de mode de transport comme l’a annoncé Valentin Lungenstrass, adjoint à la mairie de Lyon : « les livreurs de repas en deux-roues motorisé ne seront pas des ayants droit, ils devront donc être à vélo.”

Inquiétude également du côté des commerçants, comme revendiqué par le collectif des Défenseurs de Lyon et du Grand Lyon, cette piétonnisation pourrait être un véritable frein au business de certains. La Ville promet cependant de les accompagner, notamment pendant les soldes. Des tickets “TCL en fête” seront d’ailleurs mis en vente les samedis 21 et 28 juin, ainsi que 4 et 12 juillet de façon à soutenir les commerces de proximité durant les soldes d’été.

Où que l’on se trouve en Presqu’île, il y a un arrêt de bus à moins de 150 mètres”.

Pour compenser à la réduction du trafic automobile, la Métropole de Lyon mise sur les transports en commun, en particulier les bus. Avec déjà 32 lignes de bus et 3 lignes de métro, la Presqu’île verra 2 nouvelles lignes de bus se créer en son sein pour renforcer les lignes C3, C13, C14 et C18. La rue Grenette sera exclusivement réservée aux bus, avec “de nouveaux arrêts et un système de priorité aux feux pour toutes les lignes”. La Ville assure “Où que l’on se trouve en Presqu’île, il y a un arrêt de bus à moins de 150 mètres”.

Ces changements dans l’organisation de la Presqu’île pourraient n’être qu’un début : « Avec tous les avantages de cette ZTL, il y a des habitants qui souhaiteront avoir une extension de cette zone pour avoir un accroissement de leur qualité de vie » affirme Fabien Bagnon, président de LPA et Vice-Président de la Métropole de Lyon en charge de la voirie et des mobilités. Le phénomène ZTL pourrait bien redessiner la ville de Lyon rue après rue.